L’église Sainte Madeleine par Allain Prigent
Au cours des siècles, trois églises Sainte Madeleine se sont succédées.
La première église de Franconville a été recensée vers 1205. Le seigneur de l’époque, Jacques Bateste, l’avait fait construire et y avait été enterré. Elle était contemporaine de la maladrerie de Saint Marc qui possédait une chapelle. Cette église ainsi que le village furent ruinés durant la guerre de Cent Ans. Après le départ des anglais, vers 1450 - 1470, on construisit une nouvelle église, située en avant de l’église actuelle parallèle à l’avenue du général Leclerc.
Elle était constituée des matériaux locaux, caillasses de la colline avec un mortier de terre, recouvert de plâtre. Une nef flanquée de deux bas-côtés, de part et d’autre du chœur, s’élevaient la chapelle de la Vierge et celle de Saint Jean. Le clocher en forme de tour carrée, fut orné d’une horloge en 1746. A Franconville, les feuilles les plus anciennes de l’état civil religieux remontent à 1586, relatant baptêmes, mariages, testaments écrits en latin. Jusqu’en 1624, les garçons ont deux parrains et une marraine, les filles deux marraines et un parrain. C’est le 9 novembre 1727 que l’on enterre plus dans l’église afin de conserver la régularité du carrelage et sa propreté.
Le bâtiment construit en mauvais matériaux nécessitait des travaux d’entretien fréquents et onéreux. Dans ce clocher de Franconville, sont logées quatre cloches. Elles servent beaucoup et s’usent rapidement, on ajoute du métal à chaque refonte, la plus grosse pèse 1352 livres en 1627.
Le cimetière de Franconville, resserré entre l’église et la rue de Paris sera diminué en 1758 pour élargir la rue. On attendra le 5 décembre 1813 pour qu’un nouveau cimetière soit implanté.
Au début du XIXe siècle; l’église est dans un bien triste état, Le préfet autorise une démolition partielle le 28 mars 1899, l’abbé Faivre arrive alors à Franconville. La construction de cette nouvelle église sera son affaire. Il édite un bulletin dans lequel il publie la liste des donateurs et les sommes recueillies.
La cérémonie de la pose de la première pierre se déroule le jour de la fête Dieu le 14 juin 1903. Les collectes et les fêtes paroissiales continuent. La bénédiction de la nouvelle église se fera le 19 juin 1904.
Il ne s’agit que de la moitié de l’édifice, chœur, transept, première travée de la nef et sacristie. Cette partie neuve est accolée à l’ancienne église. En 1905, on détruit ce qui reste de l’ancienne église. Les travaux reprennent en 1912, puis seront stoppés suite aux évènements de 1914. Il faudra attendre 1955 pour que l’église possède son clocher. Le presbytère actuel fut construit en 1938.
Jusqu’aux lois de la séparation de l’église et de l’état, les processions à travers le village sont fréquentes. Le maire Claude Bonne les interdit le 13 avril 1907.
Ce vitrail éclairait le chœur de l’ancienne église Sainte Madeleine, patronne de la paroisse, représentée à genoux devant le Christ. Elle se prépare, scandalisant les assistants, à verser sur les pieds de celui-ci le contenu d’un vase de parfum. Considérée comme la sœur de Lazare de Béthanie que Jésus aurait ressuscité et qui est assimilé aux malades couverts d’ulcères dont parle l’Évangile, Madeleine est souvent choisie pour patronne par les villages possédant une maladrerie.
La chapelle Saint Marc doit son nom à une procession qui avait lieu le jour de la fête de ce saint. A l’origine elle se nommait chapelle Saint Ladre ou Saint Lazare.
XVIIIe siècle en bois stuqué a une hauteur de 90 cm. Saint Vincent patron des vignerons, tient une grappe de raisin dans sa main. Sa présence rappelle l’ancienne vocation vinicole de la paroisse.
Les vitraux remplacés au début des années 1960, sont le travail d’artistes verriers : J-J Borghetto et A Ripeau. Ceux du chœur représentent les trois vertus théologales : la Foi, l’Espérance et la Charité.
La grande verrière, symbolise la Femme de l’Apocalypse au milieu des symboles de la litanie de la Vierge.
Dans la partie supérieure de ce vitrail, encadrée de feuillages, apparaît l’église du XV° siècle, étayée par des poutres, telle qu’elle était en 1901. La grande maison attenante à l’église est l’ancien presbytère.