5 -Le monument à "Guillaume Tell"
Tout à fait sur le sommet de la colline et presque en son milieu, sur un monceau de pierres simulant une ruine, s'élevait un long mât, couronné d'un chapeau semblable à celui de Guillaume Tell.
Ce monument, visible de loin, symbolisait la Liberté.
Il n'est pas douteux que l'emplacement en avait été choisi avec soin par le comte d'Albon, qui voulait manifester ainsi avec éclat l'esprit de liberté dont il était épris. C'est le premier arbre de la Liberté qui ait été dressé avant la Révolution.
Alciat donne le bonnet (pileus) comme emblème de la Liberté. C'était celui dont on coiffait les esclaves affranchis pour cacher leur tête rasée et qui est devenu le Bonnet rouge de la Révolution. On voit donc que le comte d'Albon était dans la tradition d'Alciat en perchant le chapeau de Guillaume Tell en haut de son mât de la Liberté. Il est curieux de constater que Le Prieur, qui n'omet par ailleurs de citer aucune des inscriptions qui abondaient dans ces jardins, passe sous silence celles qui accompagnaient ce monument à Guillaume Tell. Les trouvait-il trop hardies ? Dulaure comble cette omission. Il dit qu'on y lisait deux inscriptions :
La première, adressée à Guillaume Tell, restaurateur de la liberté helvétique, était ainsi conçue :
Helvetico liberatori Guillermo Tell - anno 1782
La seconde portait :
A la liberté. Camille d'Albon - 1782
Sur la cime du coteau, du haut de ce plateau, on jouissait et on jouit encore d'une vue admirable, non seulement sur le village de Franconville étendu à ses pieds, mais sur toute la vallée de Montmorency jusqu'aux coteaux de Saint Leu.