LE CIMETIÈRE
par Liliane Chanudet et Allain Prigent
Sous l’ancien régime, les cimetières appartenaient à l’église et étaient administrés par le curé. Les inhumations survenues dans la paroisse étaient indiquées dans les registres de sépultures, sans plus de précision sur la position des tombes. La Révolution française transfère la tenue de l’état civil et le contrôle des cimetières à l’autorité municipale. Les communes vont progressivement être responsables de la gestion des cimetières dont certains sont érigés sur des terrains communaux. Les registres funéraires apparaissent au début du XIX siècle.
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Les premiers habitants de francorum villa s’étaient implantés sur le chemin de Cormeilles. Le seigneur Guillaume Bateste époux de Marguerite de Montmorency fille de Gautier le Maréchal avait implanté son château sur son domaine « le clos Bateste » ainsi que la première église de Franconville. Le premier cimetière était donc implanté rue de Cormeilles. Durant la rénovation de la ville en 1964, un caveau contenant des ossements humains furent mis à jour ainsi qu’un mur d’enceinte du XII° siècle.
En 1205, Guillaume Bateste fait construire une nouvelle église au lieu actuel. Il y sera enterré à l’intérieur comme l’usage le voulait pour les personnages importants. Le cimetière était situé sur le parvis actuel. Cette nouvelle église Sainte Marie Madeleine dépendait du doyenné de Gonesse et de la juridiction de Cormeilles. Tout fut détruit durant la guerre de cent ans.
En 1450, fut construit une nouvelle église au même lieu. Le cimetière resserré entre l’église et la rue de Paris sera diminué en 1758 pour élargir cette voie. Un mur fut construit en terrasse avec des marches pour accéder à l’église et au cimetière.
L’archevêque de Paris Monseigneur Leclerc de Juigné et plus tard en 1789 l’intendant de Paris avec un expert trouvent le cimetière non approprié pour la population de Franconville et ordonnent son agrandissement ou sa suppression. Pour des raisons financière, la situation ne changea qu’en 1813. Le cimetière fut transféré sur le Chemin neuf de Cormeilles, sur le terroir d’Icelle «lieu dit du champs du roi ». On attendra le 5 décembre 1813 pour qu’un nouveau cimetière soit implanté en dehors du village. Les ossements de l’ancien cimetière furent transférés dans l’ossuaire de ce nouveau cimetière le 13 janvier 1832.
Ce cimetière fut agrandi plusieurs fois. Une première fois en 1840 avec bénédiction du terrain et pose d’une croix de bronze par l’abbé Jacques Meunier en juillet 1841. Une seconde fois en 1877 suite à l’achat de nombreuses concessions à perpétuité. Deux autres extensions eurent lieu au XX° siècle suite à l’augmentation de la population.
Monument aux morts 1914-1918
De l’allée principale, nous nous dirigeons vers le monument du souvenir, sur chacun des cotés s’alignent les tombes de soldats morts durant la première guerre mondiale. Sur le carré dallé se dresse le monument aux morts. Il fut conçut par l’architecte P. Godefroy et le sculpteur Raphaeli. Inauguré le 16 octobre 1921, nous lisons sur les quatre faces le nom de 123 enfants de Franconville morts pour la patrie. Cette liste fut actualisée par la suite à 131 noms. Sur le monument, deux épitaphes de Victor Hugo. Le jour de l’inauguration, trois cérémonies auront eut lieu :
• Une religieuse avec l’abbé Eugène Delle.
• Par les anciens combattants et mutilés de guerre.
• Par la municipalité et personnalités diverses, sénateurs et députés.
Dans les cortèges, l’Harmonie de Franconville, le Réveil de Saint Leu, les Sapeurs pompiers et une escorte des 22ème dragons.
Il fut décidé par le conseil municipal le 13 février 1921 qu’une concession gratuite et perpétuelle sera accordée à chaque soldat ramené et les frais funéraires pris en charge par la commune.
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Plaque d'inauguration | Epitaphe de Victor Hugo | Epitaphe de Victor Hugo | Tombes de soldats morts durant la guerre 14/18 | Tombes de soldats morts durant la guerre 14/18 |
Guerre de 39-45
Dès l’entrée, sur la droite le long du mur, les tombes réservées aux soldats morts à la seconde guerre mondiale ainsi que celles de résistants dont on peut retrouver leurs noms sur les plaques de rues. Face à ces sépultures, une stèle à leur mémoire, une première fut inaugurée le 28 avril 1968 et remplacée en la réactualisant le 28 mai 2016. Une stèle à la mémoire des déportés fut inaugurée le 29 avril 1979 dans le parc de la mairie.
Le Souvenir français, association nationale, a pour mission de veiller à l’entretien des stèles et des tombes des soldats morts pour la France.
Personnalités
Pénétrons dans le cimetière par la porte principale face au marbrier. Une allée bordée de thuyas, à notre gauche l’origine des lieux, à notre droite une partie plus récente.
Plus haut, une stèle à son sommet une croix dans un cercle, nous y lisons Léon Hamelin 1782-1868, cousin de Ferdinand Hamelin, amiral de France et ministre de la marine inhumé aux Invalides et neveu de Félix-Emanuel Hamelin officier de marine. Il vécu et mourut dans la maison de ce dernier.
A proximité André Lucas, il avait acheté en 1821 à Cadet de Vaux son Château.
Une tombe avec une fougère de bronze, Raymond Morel, résistant mort pour la France en 1944 déporté à Buchenwald.
Le long du mur d’enceinte de la partie ancienne, sur une sépulture un nom « Girardot ». Là sont enterrés les grands parents de la comédienne Annie Girardot qui vécurent à Franconville.
Dans la partie plus récente, une stèle se remarque par un disque sur son fronton. Charles Brennus 1859-1943, inhumé à Franconville avec son épouse et son fils, la concession est échue au bout de trente ans et renouvelée par la fédération française de rugby pour cinquante ans en novembre 1980. Sur la stèle, une réplique du « Bouclier de Brennus » et l'inscription sur la pierre tombale « Charles Brennus père du rugby français ». En 2015, une plaque en laiton avec le palmarès mise à jour chaque année.
A proximité, une simple tombe en marbre noir, « André Vacquier 1886-1976 ». Archiviste paléographe, il s’était orienté vers l’histoire de la région parisienne. C’est pour Franconville que la bibliographie de Vacquier est particulièrement ample et riche. En novembre 1975, ouverture du musée dans le Château Cadet de Vaux concernant un ensemble de documents sur la vie locale, disparu depuis.
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Tombe Charles BRENNUS |
Tombe Léon HAMELIN |
Tombe famille GIRARDOT |
Franconville possède un second cimetière, situé chemin d’Argenteuil. Il possède un carré juif, ainsi qu'un acrré musulman et un jardin du souvenir.
La rue de Cormeilles par Allain Prigent
La rue de Cormeilles fut appelée autrefois rue du Puits de la Barre puis rue du Chevalier. Elle est la plus ancienne rue de Franconville la· Garenne, et la première.
L'actuelle intersection de ces deux rues est le départ de la création de notre ville.
Si nous remontons le temps et nous arrêtons au VII° siècle, ici un vieux chemin gaulois qui vient de Paris, empruntant le flanc de la colline pour éviter les marais, vasières et mares qui s’étendent dans la plaine et qui se dirigent vers Pontoise. Un autre chemin partant de ce dernier pour se rendre à Cormeilles en franchissant la colline et traversant les bois.
Deux noms ont marqué l'histoire de notre ville: l'Abbaye de Saint Denis et les Montmorency
Naissance d'un fief
L'abbaye de Saint-Denis fondée en 626 par Dagobert puis reconstruite par Charlemagne en 775, ces deux dynasties ont fait de l'abbaye, le plus grand propriétaire foncier du royaume. Nous sommes sur l'un de leur fief "le clos Saint-Denis". Au VIII' siècle, des moines envoient des colons pour assécher les marais, ils s'installeront à la croisée du chemin qui mène à Cormeilles.
Au Xe siècle, un proche voisin, le duc de France, futur Hugues 1er Capet occupe la plaine de France, et envisage le pouvoir royal. Il est soutenu par de nombreux seigneurs, par un certain Bouchard I.
Bouchard Il sera en perpétuel conflit avec l'abbaye qu'il pillera à plusieurs reprises.
L'abbé Vivien s'en plaint au roi Robert II le Pieux fils de Hugues 1er Capet. Il l'éloignera de Saint-Denis et lui donnera en échange une place forte à défendre : Montmorency.
Nous sommes en 1171 sous le règne de Louis VII le jeune, fils de Louis VI le gros avec l'abbé Suger comme ministre. Gauthier I descendant de Bouchard I décède, sa fille Marguerite de Montmorency sera sa seule héritière. Elle épouse un chevalier d'origine normande Guillaume I Bateste, ils sont les premiers seigneurs de Franconville.
Ils construisent un château situé entre les rues de Cormeilles, du général Leclerc, Jean Leblond et sur les hauteurs, la rue des Rommes.
Face à ce château, rue de Cormeilles, il a été découvert lors de la rénovation de la ville en 1962, les fondations d'une chapelle.
Ce premier seigneur meurt en 1210. Il sera enterré dans la première église Sainte Madeleine qu'il fit construire vers1200, son épouse décède vers 1186.
Fief de 1477 à 1554
Suite à la disparition du dernier Bateste, une succession longue et difficile va avoir lieu et donne raison aux Montmorency.
En 1609 Charlotte de Montmorency, qui en est propriétaire, épouse un Bourbon, un de leur fils sera le Grand Condé.
La seigneurie revient aux Condés.
En 1652 les luttes entre le Grand Condé et les troupes royales vont anéantir le village, de cent vingt feux il n'en restera qu'à peine la moitié.
Fief de 1747 à la Révolution
En 1747, le nouveau propriétaire, le comte de Longaunay colonel d'infanterie, y restera près de quarante années.
En 1780 le château est reconstruit sous la forme d'une très belle demeure du XVIII' siècle entourée d'un parc magnifique.
Le comte a cinq filles, son épouse décède en février 1781.
Ce château a son entrée par une belle grille en fer forgé, un colombier, des écuries où l'on peut y loger vingt chevaux. Attenante à ce château, une hôtellerie avec écurie pour quatre vingt chevaux. Un parc de 23 arpents face au château, 4 arpents de potager et 167 arpents de terres labourables, prés et bois.
Il sera mis en vente en février 1784, et le 22 novembre 1788, l'adjudication du château revient à Anne-Léon duc de Beaufort Montmorency.
De la Révolution à nos jours
Anne Léon de Montmorency durant la révolution émigre en Westphalie où il meurt . Durant la révolution, la propriété est vendue comme biens nationaux, elle subira un premier morcellement.
Plusieurs propriétaires vont se succéder. En 1868 le parc compte encore 17 hectares et en 1921 il est divisé en lotissement.
La Poste à Franconville par Allain Prigent
C’est vers 1855, que le facteur va distribuer son almanach en fin d’année. Les premières cartes postales sont nées fin 1872. Les premières connues datent de janvier 1873.
C’est à partir de janvier 1849, que nous verrons apparaître le premier timbre poste et la disparition des cachets.Après la création au XVIe siècle du second axe reliant Paris à Rouen passant par Franconville, notre village va se trouver dans une situation privilégiée. Les diligences circulent tous les deux jours avec départ rue du Pavé Saint-Paul à Paris, premier arrêt à Saint-Denis puis Franconville. La distance entre deux relais étant de 1 poste. Le relais de poste devait se situer à l’entrée du pays au carrefour de la Croix rouge.
La correspondance qui circulait était destinée à une classe privilégiée, le peuple ne sachant ni lire ni écrire.
L’institution des postes remonte à Louis XI par un arrêté du conseil du 14 juin 1464. Il ne s’agissait que du transport des dépêches de l’état et ordres royaux. Désorganisée pendant les guerres de religion cette institution fut reprise par Henri IV en mars 1597. Les postes royales avaient été déclarées ouvertes au public après 1700.
Si la poste aux chevaux constitue un service public, le relais appartient à un propriétaire appelé «maître de poste». La maison du relais et l’auberge qui la complète sont à lui ainsi que les chevaux.
La poste créée à l’origine pour les courriers officiels, va évoluer lentement; courrier, transport de personnes, messagerie … prenant de plus en plus d’importance jusqu’à l’arrivée du train en 1845.
Vers 1584, les relais sont répartis en France sur neuf routes dont celle traversant Franconville.
La route traversant Franconville sera particulièrement fréquentée. Beaucoup de véhicules chargés de marchandises alimentent Paris. La route à peine tracée, rarement entretenue sera à une certaine époque entretenue par la Maison Condés seigneur et propriétaire d’une grande partie du village et des environs. Vers 1800 une taxe imposée par la famille Condé sera instaurée pour l’entretien de cette route.
Taxe appelée droit de péage, cette barrière fut installée le 27 juin 1800 au niveau de l’actuelle Maison Suger.
En 1786, les messageries royales étaient situées grande rue du Faubourg-Saint-Denis, les départs pour Argenteuil, Franconville, Bessancourt et Pontoise se faisaient à la Porte St Denis
Durant la grande famine de 1793 les convois se dirigeant vers Paris étaient fréquemment attaqués et pillés. Le maire réclamera aide et protection auprès de la Convention.
Au début du XIXe siècle, ce seront deux voitures par jour qui assurent le service pour Rouen et Dieppe. Une diligence pour Gournay et Gisors trois fois par semaine; deux voitures faisaient régulièrement la liaison Franconville et Paris.
En 1816 il fallait 13 heures pour aller de Paris à Rouen en passant par Franconville distance de 32 lieues, départ tous les jours à 17 heures.
La situation de Franconville va donner à son bureau de poste le privilège et la charge d’assurer les liaisons postales avec tous les environs jusqu’en 1840. L’arrivée du train va modifier le rôle des relais. Franconville assure la poste des villages de Sannois, Herblay, Sartrouville, St-Leu, Taverny, Frépillon, St-Prix, La Frette. Ces villages auront leur bureau de poste entre 1830 et 1850.
Au début du XIXe siècle le facteur effectuait un travail différent de celui de nos jours jusque vers 1850. Il n’était pas obligatoire de payer la taxe d’acheminement avant d’expédier sa lettre, la lettre était envoyée en port dû à charge de payer la taxe à la réception.Les taxes d’affranchissement étaient variables selon la distance et le poids.
L’arrivée du chemin de fer va bouleverser le système en place. Disparition des diligences et de la poste à cheval. Le 20 juin 1846, la ligne Paris - Pontoise et au-delà était inaugurée.
Les trains prenaient les voyageurs aux gares et arrêts, l’emplacement des gares n’étaient pas encore définis et ils allaient à Bruxelles en passant par Creil.
Il fut inauguré une liaison Franconville-Argenteuil, en 1850 par diligence ainsi qu’un service de la gare de Franconville au centre du village.
Les diligences, malles poste et messageries ne passaient plus à Franconville après 1850, elles empruntaient la nouvelle route créée qui partait de Paris Bezons et la Patte d’Oie d’Herblay.
C’est vers 1860 que certains trains seront dotés d’un compartiment réservé à la poste, puis vers 1870 une boite aux lettres sera fixée sur le wagon de la ligne Paris-Pontoise afin que chacun puisse y déposer son courrier.
Une nouvelle génération de moyens de transmission du courrier va apparaître avec l’évolution des techniques.
Un bureau de poste totalement indépendant de tout autre service va s’ouvrir pour l’acheminement du courrier. Il sera situé sur la place de l’église face à celle-ci de 1866 à la fin du siècle.
Ensuite le bureau changera d’emplacement pour s’installer boulevard de la mairie aujourd’hui boulevard Maurice Berteaux.
Le nom des rues est laissé à l’initiative de chacun jusqu’en 1728. Une ordonnance du 16 janvier prescrit la pose d’une plaque avec nom de la rue sur la première maison ainsi que sur la dernière.
A l’origine en caractères noirs, ce sera modifié en 1844 comme nous les connaissons de nos jours soit plaque bleue à lettres blanches.
L’indication des routes n’existait pas avant 1730. En ce qui concerne Franconville ainsi qu’aux paroisses alentours nous devons à Cadet de Vaux d’avoir soumis aux autorités locales de faire apposer des plaques indicatrices à l’entrée et à la sortie du village.
Un décret de 1811 classe et numérote les routes selon un système encore en vigueur de nos jours.
A Franconville une plaque indicatrice datant du XIXe siècle située rue de Paris au lieu de la maison Suger indiquait :
Département de Seine-et-Oise District de Pontoise
Commune de Franconville-la-Garenne Distante de Pontoise de 7 milles
Côté Saint Marc, une même plaque indiquait la distance de Franconville à Saint Denis de 6 milles.
C’est vers 1855, que le facteur va distribuer son almanach en fin d’année.
Les premières cartes postales sont nées fin 1872, les premières connues datent de janvier 1873. C’est à partir de janvier 1849, que nous verrons apparaître le premier timbre poste, et la disparition des cachets.
La Poste à Franconville par Allain Prigent
C’est vers 1855, que le facteur va distribuer son almanach en fin d’année. Les premières cartes postales sont nées fin 1872. Les premières connues datent de janvier 1873.
C’est à partir de janvier 1849, que nous verrons apparaître le premier timbre poste et la disparition des cachets.Après la création au XVIe siècle du second axe reliant Paris à Rouen passant par Franconville, notre village va se trouver dans une situation privilégiée. Les diligences circulent tous les deux jours avec départ rue du Pavé Saint-Paul à Paris, premier arrêt à Saint-Denis puis Franconville. La distance entre deux relais étant de 1 poste. Le relais de poste devait se situer à l’entrée du pays au carrefour de la Croix rouge.
La correspondance qui circulait était destinée à une classe privilégiée, le peuple ne sachant ni lire ni écrire.
L’institution des postes remonte à Louis XI par un arrêté du conseil du 14 juin 1464. Il ne s’agissait que du transport des dépêches de l’état et ordres royaux. Désorganisée pendant les guerres de religion cette institution fut reprise par Henri IV en mars 1597. Les postes royales avaient été déclarées ouvertes au public après 1700.
Si la poste aux chevaux constitue un service public, le relais appartient à un propriétaire appelé «maître de poste». La maison du relais et l’auberge qui la complète sont à lui ainsi que les chevaux.
La poste créée à l’origine pour les courriers officiels, va évoluer lentement; courrier, transport de personnes, messagerie … prenant de plus en plus d’importance jusqu’à l’arrivée du train en 1845.
Vers 1584, les relais sont répartis en France sur neuf routes dont celle traversant Franconville.
La route traversant Franconville sera particulièrement fréquentée. Beaucoup de véhicules chargés de marchandises alimentent Paris. La route à peine tracée, rarement entretenue sera à une certaine époque entretenue par la Maison Condés seigneur et propriétaire d’une grande partie du village et des environs. Vers 1800 une taxe imposée par la famille Condé sera instaurée pour l’entretien de cette route.
Taxe appelée droit de péage, cette barrière fut installée le 27 juin 1800 au niveau de l’actuelle Maison Suger.
En 1786, les messageries royales étaient situées grande rue du Faubourg-Saint-Denis, les départs pour Argenteuil, Franconville, Bessancourt et Pontoise se faisaient à la Porte St Denis
Durant la grande famine de 1793 les convois se dirigeant vers Paris étaient fréquemment attaqués et pillés. Le maire réclamera aide et protection auprès de la Convention.
Au début du XIXe siècle, ce seront deux voitures par jour qui assurent le service pour Rouen et Dieppe. Une diligence pour Gournay et Gisors trois fois par semaine; deux voitures faisaient régulièrement la liaison Franconville et Paris.
En 1816 il fallait 13 heures pour aller de Paris à Rouen en passant par Franconville distance de 32 lieues, départ tous les jours à 17 heures.
La situation de Franconville va donner à son bureau de poste le privilège et la charge d’assurer les liaisons postales avec tous les environs jusqu’en 1840. L’arrivée du train va modifier le rôle des relais. Franconville assure la poste des villages de Sannois, Herblay, Sartrouville, St-Leu, Taverny, Frépillon, St-Prix, La Frette. Ces villages auront leur bureau de poste entre 1830 et 1850.
Au début du XIXe siècle le facteur effectuait un travail différent de celui de nos jours jusque vers 1850. Il n’était pas obligatoire de payer la taxe d’acheminement avant d’expédier sa lettre, la lettre était envoyée en port dû à charge de payer la taxe à la réception.Les taxes d’affranchissement étaient variables selon la distance et le poids.
L’arrivée du chemin de fer va bouleverser le système en place. Disparition des diligences et de la poste à cheval. Le 20 juin 1846, la ligne Paris - Pontoise et au-delà était inaugurée.
Les trains prenaient les voyageurs aux gares et arrêts, l’emplacement des gares n’étaient pas encore définis et ils allaient à Bruxelles en passant par Creil.
Il fut inauguré une liaison Franconville-Argenteuil, en 1850 par diligence ainsi qu’un service de la gare de Franconville au centre du village.
Les diligences, malles poste et messageries ne passaient plus à Franconville après 1850, elles empruntaient la nouvelle route créée qui partait de Paris Bezons et la Patte d’Oie d’Herblay.
C’est vers 1860 que certains trains seront dotés d’un compartiment réservé à la poste, puis vers 1870 une boite aux lettres sera fixée sur le wagon de la ligne Paris-Pontoise afin que chacun puisse y déposer son courrier.
Une nouvelle génération de moyens de transmission du courrier va apparaître avec l’évolution des techniques.
Un bureau de poste totalement indépendant de tout autre service va s’ouvrir pour l’acheminement du courrier. Il sera situé sur la place de l’église face à celle-ci de 1866 à la fin du siècle.
Ensuite le bureau changera d’emplacement pour s’installer boulevard de la mairie aujourd’hui boulevard Maurice Berteaux.
Le nom des rues est laissé à l’initiative de chacun jusqu’en 1728. Une ordonnance du 16 janvier prescrit la pose d’une plaque avec nom de la rue sur la première maison ainsi que sur la dernière.
A l’origine en caractères noirs, ce sera modifié en 1844 comme nous les connaissons de nos jours soit plaque bleue à lettres blanches.
L’indication des routes n’existait pas avant 1730. En ce qui concerne Franconville ainsi qu’aux paroisses alentours nous devons à Cadet de Vaux d’avoir soumis aux autorités locales de faire apposer des plaques indicatrices à l’entrée et à la sortie du village.
Un décret de 1811 classe et numérote les routes selon un système encore en vigueur de nos jours.
A Franconville une plaque indicatrice datant du XIXe siècle située rue de Paris au lieu de la maison Suger indiquait :
Département de Seine-et-Oise District de Pontoise
Commune de Franconville-la-Garenne Distante de Pontoise de 7 milles
Côté Saint Marc, une même plaque indiquait la distance de Franconville à Saint Denis de 6 milles.
C’est vers 1855, que le facteur va distribuer son almanach en fin d’année.
Les premières cartes postales sont nées fin 1872, les premières connues datent de janvier 1873. C’est à partir de janvier 1849, que nous verrons apparaître le premier timbre poste, et la disparition des cachets.
Le domaine de Cassini et du Comte d’Albon par Allain Prigent
Nous sommes situés rue du Général Leclerc à l’angle de la rue de Taverny. A notre droite la « Résidence Leclerc », face à nous la « Résidence des Sources » et plus haut celle « des Rinvals ». Ce lieu est chargé d’histoire et nous nous projetons au XVIII° siècle.
Au XVIII° siècle, la vallée de Montmorency passait pour un séjour agréable, proche de Paris, pour y trouver le calme et l’air pur. Nombreux sont ceux qui y construisirent leur demeure agrémentée de jardins remarquables. Un village renommé était celui de Franconville la Garenne, situé sur la route de Paris à Rouen.
C’est en ce lieu où nous sommes, un personnage fort célèbre vint bâtir sa demeure, César François Cassini de Thury. Il s’installe en 1770, c’est une vaste demeure de forme carrée, toit en terrasse de style italien. Une de ses dépendances, située le long du chemin de Taverny, à la Croix d’en bas, fut louée de 1776 à 1778 à un architecte Alexandre Gallois puis à un peintre Casanova. Il va vendre ses biens le 14 février 1781 au Comte d’Albon pour une somme de 33000 livres, contrat passé devant Maître Delarue, notaire à Paris. Il y était déjà locataire en 1780, en s’occupant de l’aménagement de ses jardins.
Claude-Camille-François Comte d’Albon, il portait aussi le titre pompeux de roi d’Yvetot. Il fait divers acquisitions de terrains et d’échanges, afin de donner meilleur forme à son enclos. En 1781, par échange il acquiert la parcelle où se situe la fontaine des Rinvals, en avril 1784 il loue un terrain où les eaux coulaient entre deux rangées de peupliers. Le Comte d’Albon fera des travaux prodigieux et des dépenses considérables et réalisera dans son domaine un jardin digne de son temps : «les Jardins du Comte d’Albon». A gauche de la demeure, un long bâtiment, ornée de trois arcades ioniques décorées des bustes de Cicéron, Virgile et Horace formait la bibliothèque. Au-dessous de celle-ci formant une longue galerie, était une pharmacie servant à soulager les pauvres de Franconville, à qui le comte distribuait des remèdes. Le laboratoire de chimie servait au comte pour ses expériences, le cabinet d’histoire naturelle renfermait coquillages, pierres précieuses et le cabinet de physique où se trouvait une machine électrique, une des plus fortes d’Europe.
L’esprit perturbé, atteint par la folie et ruiné, la déchéance du dernier prince d’Yvetot était consommée. Son épouse la Comtesse d’Albon trouve acquéreur en la personne de Barthélémy Léonard Pupil Marquis de Myons. Le Marquis était aussi lyonnais et en bonnes relations avec la famille d’Albon. Le Marquis avait été baptisé le 28 avril 1730 dans la paroisse d’Ainay qui vu naître le Comte d’Albon.
Lorsque Barthélémy Léonard Pupil devient propriétaire, nous sommes à la veille de la Révolution et celui-ci quitte Franconville le 23 octobre 1789. La propriété subit vols et pillages le 12 avril 1793 le tombeau de Gébelin est détruit, les monuments du jardin sont démolis les uns après les autres.
Au mois de décembre 1793, ce bien national fut vendu à deux hommes d’affaires qui le revendirent aussitôt avec bénéfice. En 1801 un avoué de Paris en fera acquisition, Jean Baptiste Lecomte.
Un personnage important logera dans cette demeure, il s’agit de Georges Leredu, maire de Franconville de 1908 à 1919. Il fut député de Seine et Oise, sénateur et ministre. Durant la période de l’occupation allemande cette maison servie de kommandantur.
Le premier personnage célèbre, François Cassini de Thury, qui habita ce lieu fut un astronome et géodésien renommé. Nous ne pouvons terminer sans nommer un passionné d’astronomie, l’astronaute Jean-François Clervoyvenu à Franconville en 1968 demeurant dans une résidence construite dans l’ancien parc et suivant sa scolarité à l’école de la ville.
Ce domaine, aujourd’hui urbanisé par trois résidences, a marqué son temps par ses jardins parcouru par des personnages célèbres.